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Du grand bleu à votre assiette

Un billet de Lyne Morissette, pour le Cercle Scientifique de la Fondation David Suzuki.

L’océan. C’est de là que la vie est apparue sur notre petite planète, il y a 4 milliards d’années. Nous devons beaucoup au grand bleu. Incroyable machine de régulation climatique, la mer nous apporte aussi de quoi se nourrir, en étant la principale source de protéines pour plus de 2,6 milliards d’humains. Or, partout sur la planète, les océans sont surexploités à un rythme faramineux. Au niveau global, nous pêchons aujourd’hui plus de 40% d’excès par rapport à ce que les océans peuvent nous fournir. Les trois quarts des stocks de poissons de la planète sont exploités bien au-delà de leur capacité à se renouveler. Si bien que maintenant, au niveau mondial, les captures diminuent.

Depuis les années 1950, les flottilles de pêche ont augmenté et peuvent maintenant ratisser le moindre recoin des océans du monde. Nous avons maintenant la technologie pour aller détecter et pêcher le dernier poisson, même s’il se cache au fond d’une caverne sous-marine à des centaines de mètres de profondeur. Le Saint-Laurent ne fait pas exception à cette règle : au cours des années 1990, cet écosystème riche a vu s’effondrer le plus important stock de morue de la planète, le fleuron des pêcheries depuis la découverte du pays. L’effondrement des stocks de morues est un phénomène maintenant bien connu mais pour lequel la cause exacte demeure incertaine. Ou peut-être est-ce un tabou? Même en jetant le blâme sur les changements climatiques, les prédateurs, les ressources en nourriture, aucune explication ne tient aussi bien la route que celle de la surpêche, des captures non déclarées, de l’exploitation à outrance de cette ressource. Et ça, c’est de notre faute! Il faudra bien un jour être capable de se regarder dans le miroir.

Les ressources marines, qu’on croyait jadis inépuisables, sont en train de disparaitre. Et avec elles, les emplois de milliers de pêcheurs artisanaux qui ne font plus le poids contre les immenses bateaux-usines qui déciment les stocks à l’échelle mondiale.

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Le problème de la surpêche n’est pas seulement un problème écologique mais aussi un problème économique, car plusieurs communautés dépendent directement de la pêche. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les pêcheries et l’aquaculture procurent directement ou indirectement des emplois à plus de 500 millions de personnes, soit le 1/13ème de la population mondiale.

Vu l’état précaire dans lequel se trouvent les ressources marines du monde entier, il est impératif d’agir afin de s’assurer que les effets de cette surpêche ne deviennent pas irréversibles. La promotion des produits issus de pêcheries durables est plus que jamais nécessaire.

Quoi faire?
En écologie, nous apprenons que le mot « durable » définit quelque chose qui « est capable de se maintenir à un niveau stable sans épuiser les ressources naturelles ou causer de dommages écologiques ». Pour appuyer les pêcheries durables, bon nombre d’actions peuvent être prises pour renouveler et protéger les ressources marines et assurer leur pérennité :

1) Il faut diminuer les prises accessoires. Une prise accessoire, c’est un poisson qui n’est pas capturé intentionnellement et qui est remis à la mer alors que l’on pêche pour une autre espèce. Au niveau mondial, 38 millions de tonnes de poissons sont gaspillées de cette manière;

2) Il faut sensibiliser les consommateurs à la problématique des ressources halieutiques et des pêcheries durables. Si les gens sont conscients de la crise actuelle, plusieurs voudrons opter pour des poissons issus de pêcheries durables, qui n’exploitent pas des populations en danger, ne détruisent pas les habitats et utilisent des méthodes non-polluantes;

3) Il faut établir davantage d’aires marines protégées (AMP). Seulement 1% des océans du monde sont protégés en ce moment. Au Canada, nous en sommes à 0,8%, malgré les cibles de Nagoya d’atteindre 10% d’ici 2020. Plus nous aurons d’AMP, plus nous permettrons aux populations de poissons de se rétablir en leur laissant le temps et l’espace pour se reproduire et croitre;

4) Il faut favoriser les produits locaux, issus des pêcheries d’ici, au lieu d’opter pour des poissons et fruits de mer qui viennent d’ailleurs. Seulement en empreinte carbone, on gagnera beaucoup, en plus de valoriser l’économie de chez nous. Le Saint-Laurent possède beaucoup de ressources dont les stocks sont en santé, et qui pourraient être pêchés et commercialisés de façon durable, au lieu d’être exporté à l’autre bout du monde;

5) Il faut valoriser les produits éco-certifiés. De plus en plus de pêcheries (c’est le cas, entre autre de la crevette nordique, du homard, du crabe des neiges, du maquereau et de la moule au Québec) obtiennent leur éco-certification.

6) Il faut soutenir les initiatives des marchands prônant une utilisation responsable et durable des ressources marines. Évidemment, les poissonniers locaux, souvent propriétaires de leurs propres bateaux, sont les premiers à privilégier. Depuis quelques années les grandes chaînes se sont aussi tournées vers des politiques de pêcheries durables. C’est le cas des supermarchés Loblaws (Loblaws, Provigo, Maxi), Métro et IGA (Sobeys, IGA, Bonichoix).

De nombreuses initiatives existent pour aider les consommateurs à faire les bons choix en termes de poisons et fruits de mer, comme le fait SeaChoice. Au Québec, il existe aussi une belle initiative d’Exploramer qui s’appelle la Fourchette bleue et qui est née en Gaspésie. L’idée fait maintenant son chemin dans les restaurants et les poissonneries du Québec qui valorisent les pêcheries durables et la protection de la biodiversité et qui s’engagent à proposer chaque jour à leurs clients au moins deux espèces marines méconnues parmi les nombreuses espèces comestibles du Saint-Laurent. Cette diversification permet de réduire la pression de pêche sur les espèces en difficulté.

En terminant, je ne pourrais conclure sans vous rappeler que les différents impacts humains que subissent les océans de la planète se retrouvent quasi sans exception dans notre assiette. C’est le cas de bon nombre de produits toxiques, issus de la pollution, qui circulent d’un maillon à l’autre dans la chaîne alimentaire, pour finalement se retrouver dans les poissons que nous pêchons. Favoriser les pêcheries durables pour sauvegarder les ressources marines, c’est capital. S’assurer que ces poissons et autres organismes peuvent vivre dans un environnement sain, des écosystèmes en santé, ça l’est tout autant. Car au final, c’est notre survie à nous, humains, qui en dépend.

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